dimanche 26 février 2012

Série Souvenirs: Manger au restaurant = trinquer et boire

Deux témoignages parmi beaucoup d'autres, hiver 2005-2006


31/12/2005

Ce soir, j’ai mangé au restaurant à l’invitation d’une personne qui est un bon ami de ma soeur et à la fois un ancien collègue de ma mère, que je connais bien aussi.

Il y avait encore plusieurs personnes, comme d’habitude, que je ne connaissais pas. C’étaient d’autres connaissances de la personne qui invite. Les plats étaient bons, au moins pour moi qui venais d'y retourner, après un an de vie d'une étudiante à l'étranger.

Mais on ne se laissait point le temps pour goûter les plats. Il faut toujours trinquer (敬酒 : Jinjiu) tour à tour à chacun de la table, même plusieurs fois, du début à la fin du repas. Si quelqu’un me le fait, quelques instants après je dois le lui faire de ma part. Je trouvais tout ça trop superflu. Je n’avais pas du tout envie de faire ainsi.

Tout le monde a trinqué avec moi en disant des formules de voeux. Ma mère avait l’air mécontente parce que j'étais trop impolie. Donc je me suis forcée à jouer le jeu. J’aimerais que toute la table trinque d’un seul coup pour la rencontre et qu’on puisse ensuite discuter un peu.

Je vais essayer d’éviter d’aller manger au restaurant si on passe tout le temps à trinquer.

3/1/2006

Hier soir, j’étais encore une fois au restaurant, à table avec ma soeur, un de ses amis et plusieurs autres que je ne connaissais pas (quand on mange au restaurant il faut chercher à remplir la table). J’y suis allée car ma soeur avait voulu discuter avec moi après une telle longue séparation.

Les gens qui viennent de l’étranger sont respectés ; les gens en doctorat aussi. Je possède à la fois ces deux titres, donc je suis devenue tout d’un coup respectée par tout le monde.

Tous à table étaient fonctionnaires, plus ou moins hauts, mais ils étaient sincèrement modestes devant moi et on commençait par moi pour trinquer. On a dit plusieurs fois d’être enchanté de me rencontrer.

J’ai été arrosée de plusieurs verres de vin, perdant un peu ma tête comme d’habitude. On m’a encore imposé quelques cigarettes, que je me sentais gênée d'allumer devant les gens.

Un photographe m’a fait admirer ses oeuvres et m’en a offert quelques unes.

Après le repas, le karaoké habituel.

Je suis rentrée à la maison à 11 heures, après les appels de ma mère de toutes les trois minutes. A mon âge, c’est étonnant que je subisse encore un tel contrôle parental. Je pense que pour les parents, c'est mal vu d'être dehors tard le soir; chaque minute retardée signifie du malsain. Heureusement que je ne sois pas couverte de cette surveillance et protection pendant longtemps !

Finalement, ma soeur et moi, on n’a pu échanger aucun dialogue confidentiel : on était nombreux ; on a passé tout le temps à trinquer à table et puis au karaoké où on ne s'entendait pas si on parlait. La prochaine fois quand elle proposera de sortir pour qu'on bavarde entre deux soeurs, j'y croirais moins.

Un petit témoignage d'un regard français moins critique que le mien:
«Les dégustations se font au milieu du repas, chacun se sert n’importe comment. Et on termine cul sec au baijiu, l’alcool de riz. Ce n’est vraiment pas notre culture, mais c’est toujours très chaleureux.» (http://www.liberation.fr/societe/01012393330-bordelaisivres-de-chine)

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