dimanche 15 avril 2012

Série Poésie chinoise: 一剪梅(李清照)

一剪梅 (李清照)


红藕香残玉簟秋。

轻解罗裳,独上兰舟。

云中谁寄锦书来?

雁字回时,月满西楼。

花自飘零水自流。

一种相思,两处闲愁。

此情无计可消除,

才下眉头,却上心头。


Brève présentation de la poétesse

李清照:1084~?,南宋女词人。号易安居士,齐州章丘(今山东)人。父李格非为当时著名学者,夫赵明诚为金石考据家。早期生活优裕,与赵明诚共同致力于书画金 石搜集整理。金兵入据中原,流寓南方,明诚病死,境遇孤苦。所作词,前期多反映其悠闲生活,后期多悲叹身世,情调感伤.
[LI Qingzhao : née en 1084, morte en ?, poétesse de Song du Sud. Son surnom c’est « locataire de Yi’an », de Zhangqiu (Shandong d’aujourd’hui). Son père GeFei était un grand intellectuel ; son mari était un chercheur en pierres précieuses. Au cours de la jeunesse, elle menait une vie aisée, aidait son mari ZHAO Mingcheng a travailler sur les pierres et des œuvres de calligraphie et de peinture. Dès l’envahissement de Jin, le couple a vagabondé dans le sud ; le mari est mort de maladie ; elle a commencé une vie solitaire et triste. Le style de ses poèmes a eu deux périodes : 1èrepériode – une vie oisive ; 2ème période – la mélancolie.]


Brève présentation du contexte du poème

这是作者思念其丈夫而不可排遣之情的诗篇。 写于丈夫处出远游游学之时.
[La poétesse exprime, dans ce poème, sa pensée pour son mari qui est loin d’elle ….]

Le poème en Pinyin

hóng ǒu xiāng cán yù diàn qiū,
qīng jiě luó shāng, dú shàng lán zhōu,
yún zhōng shéi jì jǐn shū lái,
yàn zì huí shí, yuè mǎn xī lóu.

huā zì piāo líng shuǐ zì liú,
yì zhǒng xiāng sī, liǎng chù xián chóu,
cǐ qíng wú jì kě xiāo chú,
cái xià méi tóu, què shàng xīn tóu.

La traduction mot-à-mot

Rouge – lotus – parfum – faner ; épuiser – jade – natte en paille ou bambou – automne,
Légèrement – déboutonner ; déshabiller – soie – vêtement,
Seul – monter – orchidée – bateau,
Nuage – dans – qui – envoyer – élégant ; splendide – lettre – venir,
Oie sauvage – caractère – retourner – moment,
Lune – plein ; remplir – ouest – pavillon.

Fleur – soi-même – flotter – zéro ; solitaire – eau – soi-même – couler,
Un,e – genre – mutuel ; réciproque – pensée,
Deux – endroits – oisif,ve – souci ; mélancolie,
Ceci – émotion ; sentiment – sans – moyen ; stratégie – pouvoir – disparaître – éliminer,
A peine – descendre – sourcil – bout,
Mais – monter – cœur – bout.


P.S. Comme d’habitude, ma traduction n'est qu'une tentative, puisque un poème classique chinois est rempli d’énigmes et que chacun comprend de sa façon.

Les fleurs de lotus fanées, leur parfum épuisé,

La fraicheur de la natte annonce l’arrivée de l’automne,

Soulevant légèrement ma robe de soie,

Je monte tout seul dans la barque,

Est-ce que les nuages m’apporteraient une lettre envoyée de loin ?

Quand les oies sauvages retourneront en rang,

Nous allons admirer ensemble la lune pleine auprès du pavillon d’ouest.


Les flocons s’en vont, emportés par le courant,

Nous sommes séparés par la distance,

En partageant notre regret réciproque,

Comment puis-je éliminer ma pensée pour toi ?

Qui vient juste de partir de mes sourcils,

Mais occupe déjà mon cœur.


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Fcharton a donné une très belle et bonne traduction pour la seconde strophe :

花自飘零水自流。
一种相思,两处闲愁。
此情无计可消除,
才下眉头,却上心头。

Les pétales s’envolent, les froides eaux s’écoulent,
Unis par la pensée, en deux lieux séparés,
Cette douleur jamais ne pourra s’effacer,
Tombant de mes sourcils, qui pèse sur mon cœur.

Traduction de Florent:


L’odeur des racines de lotus rouges pénètre la natte de bambou et l’oreiller de jade.
Subtilement je dénoue ma jupe de soie ; seule sur le bateau orchidée.
Dans les brumes, qui a envoyé ces étoffes et ces livres ?
Quand les oies sauvages reviendront, la lune sera pleine au pavillon de l’ouest.

Les fleurs se fanent ; l’eau s’écoule
Un seul ardent désir de l’autre, mais deux endroits de remords solitaires
Certaines émotions ne sont pas contrôlables, elles restent, inextinguibles,
Sous les sourcils et sur le coeur


vendredi 6 avril 2012

Décalage de mentalité: enfant

Aujourd'hui ma mère m'a tenu au courant d'une catastrophe qui s'est passée il y a deux jours, le jour de "清明节" (Qingming jie: l'équivalent chinois des Toussaints): un accident de bateau touristique s'est passé au lac Taihu (province Jiangsu) qui a causé 4 morts (tous étudiants dans des universités shanghaïennes prestigieuses), dont une fille de ma ville. Toute ma petite ville est en train de parler de cet évènement notamment parce que le père de la fille est directeur du bureau de l'éducation (教育局局长) de la ville, donc un haut fonctionnaire. Le père est une connaissance de ma famille: ancien élève de mon père et ami de mon beau-frère.

Nos condoléances... pour la jeune fille qui a quitté le monde trop tôt et pour les parents qui perdent leur seul enfant (l'enfant unique...)

Ce qui me marque est aussi le raisonnement de ma mère que j'ai vraiment du mal à comprendre. Pour prouver que c'est catastrophique et c'est "très dommage", elle devait sortir des arguments comme: la fille est très intelligente; elle est jolie; c'est une étudiante d'une université prestigieuse; elle a plus de 20 ans et ses parents se sont sacrifiés et ont beaucoup donné pour elle depuis 20 ans.

J'ai dû lui répéter plus de trois fois que peu importe que la fille soit intelligente, jolie, brillante (on s'en fiche!), et que les parents l'ont élevée pendant 20ans ou 10ans, c'est extrêmement triste de perdre son enfant tout court.

Malgré la répétition de ma position, je ne pense pas que cela parle à ma mère: elle reste dans son raisonnement, et moi dans le mien. Voici un décalage.

De la logique de ma mère j'ai interprété quelque chose de bien chinois dans la mentalité traditionnelle vis-à-vis de l'élevage d'un enfant: C'est un sacrifice avec l'attente de la récompense; à chacun son tour de se sacrifier et de donner. Pourquoi il faut souligner à maintes reprises qu'il s'agit d'une enfant "intelligente, jolie, brillante" que les parents ont élevées depuis 20 ans? 20ans de sacrifice de la part des parents avec la "haute qualité" de l'enfant, le moment d'une bonne récompense n'était plus loin....

Quand ma mère essaye de me convaincre qu'il faut avoir un enfant, l'argument est unique chaque fois: Sinon, quand tu seras vieille, qui va s'occuper de toi? En chinois il y a l'expression "养儿防老 (élever un enfant pour prévoir le vieillissement) qui résume la mentalité et est considérée comme la vérité depuis des siècles et des siècles. Je ne suis pas critique de cette position: tout est relatif et a deux côtés. Une dépendance réciproque est en quelque sorte sécurisante (ou au contre, à certains moments...), si tous les enfants s'occupent vraiment de leurs parents quand ceux-ci sont vieux...

Je n'ai pas tiré cette conclusion uniquement de cette anecdote: celle-ci m'initie à communiquer une pensée que j'ai depuis longtemps.

jeudi 5 avril 2012

Série Souvenirs: ma classe à l'école primaire


Il y a a peu près 25ans....
Je suis celle qui tient le drapeau. 
C'était au printemps, la saison de rhododendrons sauvages 
dont les filles tenaient un bouquet dans la main.
Parmi les trois prof, la dame à gauche c'est ma mère
Pour le jeune homme et la dame à droite,
j'ai raconté leur histoire dans mon récit
"Mon école primaire":
Le jeune homme est celui qui s'est mis à la calligraphie;
la dame était ma prof de mathématiques,
qui nous a quittés à cause d'un accident dans la montagne...