vendredi 23 décembre 2011

Quand il n'y a pas d'électricité

Journal du 13/01/2006, Yushan (vacances d'hiver)



Ce soir, quand j’étais en train de faire la vaisselle, il y a eu une coupure d’électricité.

On a allumé deux bougies. Mon frère est sorti de ses jeux d’Internet pour venir dans le salon ; on ne peut plus regarder la télévision. Nous sommes réunis dans le salon en bas : mes parents, mon frère, ma nièce, mon neveu et moi. C’est ce qu’on fait très rarement.

J’aime la coupure de l’électricité, depuis toujours. Quand j’étais à l’université, c’était une petite fête lorsque tout tombait brusquement dans le noir. Surtout quand on était en cours (il y avait des cours à option le soir), on sortait hâtivement dehors, avant que l’électricité ne revienne, laissant le professeur sur l’estrade. On ne pouvait plus aller (ou plutôt on pouvait ne plus) aller à la bibliothèque. On se réunissait pour bavarder dans la chambre ou se balader dans ou hors du campus.

Avec la famille, en été, on ne fait plus 乘凉 (chengliang : se mettre dehors pour prendre l’air frais le soir d’été) comme à l’époque où il n’y avait que la lampe qui était électrique, sans ordinateur ni même téléviseur à la maison : on s’asseyait ou même se couchait sur un petit lit en bambou (en général les adultes étaient assis et les petits étaient allongés) sous le ciel plein d’étoiles, parlant de tout et de rien et les grands nous racontaient souvent des histoires. C'était quasiment notre unique "activité" nocturne estivale.

Maintenant, on passe le soir devant la télévision, l'ordinateur (chacun devant son écran) ou à table de Ma-jongs. Je me souviens d’un soir, à cause de la panne d’électricité, nous étions obligés de sortir dans le jardin. Mais qu’est-ce que j’étais contente !

Ce soir, l’électricité n’a pas tardé à revenir, avec le hurlement de joie de chez les voisins. Donc, on a repris les ordinateurs (mon frère joue et j’écris), les téléviseurs (il y en a deux : un pour mon neveu ; l’autre pour ma nièce), et les Ma-jong. Nous sommes distribués dans les coins différents, sans nous voir et nous parler.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire