mardi 29 juin 2010

jardin indochinois

J'étais passée beaucoup de fois devant un "jardin Tropical" à Nogent-sur-Marne, puisqu'il est sur le chemin pour l'école doctorale de l'INALCO, mais je n'y étais pas entrée avant.

Hier midi, puisque j'attendais madame Z. et c'était trop tôt, donc j'ai dirigé mes pas vers ce jardin. Je fus tout de suite surprise car, devant moi, se levait un portique. Sur les quatre colonnes, des sentences parallèles dans une belle calligraphie chinoise. Les caractères étaient abîmés avec le temps, de telle manière qu'ils étaient peu lisibles sauf si l'on s'en approchait et les lise avec effort. Cela paraissait si "authentique", puisque si quelque part se trouve une chinoiserie, comme un petit kiosque, elle prend toujours une peinture neuve et vivante.

Un peu perplexe à cause de ce portique, je continuai ma flânerie. Il n'y avait personne d'autre, sauf une autre jeune femme. Et puis je suis passée devant quelques statues que je n'ai pas déchiffrées avec beaucoup d'attention. Ensuite, un tour en pierre qui faisait penser au style cambodgien. Pareil pour le pont à la suite du chemin, sous l'ombrage des bambous.

Je continuai. Une façade qui ressemblait beaucoup au mur d'un temple taoïste! Au-dessus de la porte fermée écrivait de droite à gauche: 義士? (je ne me rappelle plus le dernier caractère) (yi shi: hommes vertueux). En face, un kiosque, cette fois en peinture neuve et vivante, rouge et jaune. Autour du kiosque il y avait des bambous, tandis que près du mur "taoïste" il y avait de grands pins.

J'ai compris, selon les dalles de pierres, que c'était un endroit à l'honneur des "Indochinois" morts pour la France.

L'absence d'autres personnes, le style du mur et du kiosque, les grands pins, les bambous, faisaient un calme et une sérénité. Je me suis assise sous les bambous, lisant mon roman français. Et puis, je me suis dit: je vais profiter de ce calme pour réfléchir à mon petit souci. Mais l'esprit répondit à l'instant, sans nulle hésitation: je m'en fiche. Ça m'est égal.

Je pense que le milieu me mit dans un taoïsme spontané (puisque je n'ai pas exercé de méditation; je n'ai pas eu besoin d'y penser) : je n'existais plus. Les soucis ne prenaient plus forme. Je fondais dans l'univers.

Le nom officiel de l'endroit est "jardin tropical", que je nomme "jardin indochinois" selon les stèles. Je peux aussi le nommer "jardin serein" si je veux, mais le nom n'est pas très important.

Le 29/06/2010

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